Création au Théâtre Sorano - scène conventionnée, du 8 au 11 mars 2020, à 20h

Né d’une logique curieuse qui nous a menés de Sade à Médée, dans une exploration des transgressions, ce travail est aujourd’hui inscrit dans l’identité de la compagnie, telle qu’elle se définit au fil des créations, rencontres, recherches. En 2019, saisis par l’universalité, la très grande résonance avec nos quotidiens et la richesse insondable de la mythologie, nous commencions, à l’occasion d’une résidence de territoire dans le Quercy Blanc, un cycle intitulé "Les Transes Mythologiques". Ce cycle, initié par un premier opus autour de l’Odyssée dans une forme adaptable en tous lieux, se poursuit avec un travail sur le mythe de Médée et Jason, dans une forme dédiée aux espaces scéniques. Dans les deux cas, et de façon constitutive à nos identités, le travail est musical. Musique et environnement sonore sont entrelacés au texte, au jeu.

«Quand on n’espère plus, c’est alors qu’on ne doit pas désespérer»
Médée - Sénèque

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Note d'intention

Médée fascine, Médée effraie. La légende monstrueuse imprime en chacun une intimité de l’effroi, ainsi qu’un questionnement douloureux, tranchant, encore plus intime : est-elle femme ou mère, avant tout ? Ses enfants ne sont-ils pas sa meilleure arme ? Qui est cette femme qui prend les rênes ? Quelle est la place de l’homme alors ?

Nous sommes ce monstre possible. Nous sommes ces monstres possibles ! Car ils sont deux, et c'est bien là que tout se noue, dans la cellule première et double.

Elle. Lui. Médée. Jason. Ensemble embarqués dès leur rencontre dans une aventure hors normes. Incompatibles. Inséparables pourtant. Liés par les crimes : Bonnie and Clyde de la mythologie. Faire surgir tous les détournements, et surtout, tous les accidents.
 

Nous pourrions considérer ce plan comme suffisamment riche pour faire un tout. Mais il nous manque une dimension : la mise en perspective.  Apparaît alors un second couple, satellitaire du premier. Qui pourrait prendre en charge une fonction de chœur contemporain. Ce duo fait également lien pour nous avec le premier opus des Transes Mythologiques. Troisième niveau, propre à l'identité de la compagnie : allier le texte et le jeu à la musique, dans un dialogue entre les deux arts. À vue, les musiciens créent une tension ou appuient le jeu, livrent des références, traitent les sons dans leurs textures, leurs profondeurs, donnent à entendre, à ressentir, les images.

Les trois dimensions sculptent par résonance les rythmes du spectacle où apparaît progressivement le désir d'une conscience qui pourrait accepter les abandons, les fins de système.

Car le mythe de Médée semble dire que le pire n'est pas grave... Que la vie perdure d'une façon ou d'une autre.